1238063_429399503846045_835973802_nNous sommes donc en 1988, l’idée de la municipalité lausannoise de lancer un concours d’idées sur la plateforme du Flon fait son chemin. Deux ans se sont passés depuis le refus populaire du Plan d’Extension Partiel (PEP) Gare du Flon qui prévoyait de construire un quartier d’affaires et de commerces autour de la surface de transports publics de la Gare du Flon incluant les projets du futur TSOL, de l’arrivée future du LEB et du projet d’àtendre la ligne Lausanne Ouchy vers le Nord, le futur M2.

De son côté, la société LO Holding, menée par son administrateur délégué, Eugène Rufy, est toujours en rupture avec la ville. Elle refuse de participer au concours d’idées lancée par la municipalité et va de son côté développer son propre projet réalisé par les architectes Mario Botta et Vincent Mangeat.

Pour la municipalité de gauche de l’époque, le fait de lancer un concours d’idées diminuera l’influence du propriétaire, la décision étant prise par un jury.
En 1989, la ville attribue le premier prix de son concours d’idées au projet pont ville des architectes B.Tschumi et L.Merlini .

Les deux projets de la ville et du LO ont deux points en commun : ils feront table rase du passé industriel de la surface du Flon, ne conservant que les 3 immeubles protégés (Entrepôt fédéral et magasins du LO), et les 2 projets créeront, en plus de grands centres commerciaux et d’importantes surfaces de bureaux et de commerces, une grande zone verte dans le sud du Flon, au pied de la butte de Montbenon.
Le projet Ponts Ville prévoit pas moins de 4 ponts au-dessus de la vallée du Flon pour relier le quartier de Montbenon et son esplanade.

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1186908_428574753928520_117177614_nNous avons vu dans les chapitres précédents les différents événements qui ont opposé la puissante famille Mercier à la ville de Lausanne depuis un siècle, depuis que la ville de Lausanne avait interdit vers 1875 (jusqu’en 1957 et son rachat), l’utilisation des eaux du lac de Bret pour le réseau d’eau potable prétextant sa consommation dangereuse alors que toutes les communes avoisinantes, jusqu’à Morges, l’utilisaient sans problème.
Puis vint les problèmes fiscaux de Jean Jacques Mercier lll, Jean Jacques Mercier Marcel, qui le mena à l’exil fiscal.

Dans ce début des années 80, les conflits larvés de la famille Mercier ou plus proprement de leur holding Lausanne-Ouchy (LO) avec la ville vont s’amplifier pour atteindre leur paroxysme dans les années 90.

Pour mieux comprendre ces différents conflits, il est important de se rappeler la situation de la plateforme du Flon dans ces années. Comme dit au chapitre précédent les dépôts se vident petit à petit au profit des zones industrielles de banlieue, certains locaux restent vides.
En plus, le Flon a une réputation malfamée, un quartier sale où travaillent les prostituées dès la tombée de la nuit.

Consciente du potentiel inutilisé de la plateforme du Flon en plein centre ville, la société LO désire enfin pouvoir développer leur quartier.
Elle doit pour ce faire collaborer avec la ville, condition ciné qua non pour faire passer sa plateforme d’une zone industrielle à une zone d’activités mixtes, avec commerces, logements et activités culturelles.

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En 1984, après plus d’un siècle d’exploitation de la ligne ferroviaire Lausanne Ouchy, la famille Mercier décida de vendre la ligne à la ville de Lausanne.
Cette vente résulta de plusieurs facteurs : comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, le développement de Sébeillon et la construction de la ligne Sébeillon-Flon mit un terme à l’important trafic de marchandises qui arrivait au Flon via la Gare et la ligne Lausanne Ouchy, le développement simultané du transports de personnes ne pouvant combler le déficit.

En effet, la société du LO, toujours bénéficiaire sur le versant immobilier de son activité rencontre des difficultés d’exploitation croissantes dès le début des années 1970. Entre 1965 et 1975, le trafic annuel se stabilise autour de 7 millions de passagers. Dans les années 1980, le nombre de passagers transportés recule.
Après tractation sur le prix, en 1984, le conseil communal ratifie le rachat en faveur de la Société Métro Lausanne-Ouchy SA, société appartenant à la ville de Lausanne.

En 1985, la Compagnie du Chemin de fer Lausanne-Ouchy de la famille Mercier devient LO Holding Lausanne-Ouchy SA qui reprend les activités immobilières de l’ancienne 552689_426508480801814_1736832867_ncompagnie. Dès lors, la gestion des lignes entre Ouchy et Flon est placée sous la direction unique des TL.

Et quid de la plateforme du Flon dans ces années 80 ?

On peut le voir sur la photo : la place de l’Europe est devenue un vaste parking, les rails ont disparu de la place,
comme ils ont disparu de la voie du Chariot, la voie centrale du quartier où circulait le fameux transbordeur.
La forêt du Flon, au fond à gauche, est elle toujours là, le poumon du Flon, l’unique point de verdure.

Certains entrepreneurs ont quitté le quartier pour des raisons de place, certains dépôts se vident.
Mais la plateforme reste active, les deux principales activités qui occupent le Flon sont d’une part l’imprimerie, avec comme pièce maîtresse, l’immeubles des imprimeries centrales et d’autre part, une activité importante des maraîchers, des grossistes en fruits et légumes, qui occupent de nombreux locaux.
Le bâtiment au premier plan à droite n’existe plus.
Le bâtiment à gauche, Schüller décoration est le magasin pompes funèbres actuel, quant au deuxième bâtiment sur la droite, c’est celui du restaurant Le Nomade.

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971063_425088700943792_2050431762_nSuite au développement continu de Lausanne et de son agglomération, nous avons vu dans le chapitre 12 qu’une nouvelle gare marchandises à Sébeillon est mise en place au début de ces années 50, les dépôts du Flon n’étant pas suffisant.
Simultanément, en 1953, une ligne de chemin de fer reliant le Flon et Sébeillon est créée, une ligne de 980 mètres exploitée par les CFF et en fonction jusqu’en 1979 !

C’est bien cette voie ferrée que l’on voit sur la photo au début de ces années 70, voie ferrée qui longe la rue de Genève pour s’engouffrer dans le Flon et permettre de livrer les différents dépôts sans passer par la Gare de Lausanne et la ligne du Lausanne Ouchy.

Le quartier actuel de l’administration vaudoise, avec ses 3 imposants immeubles et son arbre métallique, était occupé à l’époque par des bâtisses en bois ou en préfabriqué que l’on voit de part et d’autre de la voie ferrée, voie ferrée qui coupe ,sans barrières !, la rue de la Vigie au premier plan.

L’imposant immeuble au premier plan est la caserne des pompiers, inaugurée comme la voie de chemin de fer, en 1953.
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Nous nous opposons à la seule étude menée à la hâte par la municipalité, à savoir l’arrivée en surface du tram par la route de Genève,avec les répercussions suivantes, contre lesquelles nous sommes opposés :

1. Fermeture de la route de Genève car il n’y pas assez de place pour le tram et les voitures sur le dernier petit bout.

2.Disparition de la Place de l’Europe qui devient la station terminus du tram.

3. Destruction de la forêt du Flon ancestrale pour construire la rampe Vigie Gonin et la maison du livre.

4.Construction de la rampe Vigie Gonin, uniquement pour dévier le trafic de la route de Genève fermée.

5.Construction du bâtiment pont pour la maison du livre sous la rampe Vigie Gonin, un bâtiment de 180 mètres de long et de 11 mètres de haut à 35 millions de francs financés par la Caisse de pension de Lausanne, au bord de la faillite.

6. Suite à la construction de la maison du livre, anéantissement des chances de rénovation de la rue des Côtes de Montbenon, dernière chance de loyers modérés dans des locaux rénovés pour rendre le Flon plus convivial et plus commercial.

7. Rendre le Flon comme la Sallaz, inaccessible et mort commercialement, coincée entre une entrée parking et une route barrée, un quartier à éviter : bouchons etc…

Nous sommes pour une arrivée du tram en sous sol, possible techniquement mais plus cher qui résoudrait tous les points mentionnés ci-dessus, les uns après les autres vu qu’ils sont tous liés. Malheureusement aucune étude n’a été menée pour cette solution d’avenir, une solution qui permettrait déjà de penser à poursuivre ce tunnel en direction de l’est, jusqu’à Lutry, dans un avenir proche, et d’éviter de massacrer une énième fois la place de l’Europe…

Nous regrettons que la municipalité, malgré notre pétition de juin 2012 de 1500 signatures récoltées en en 2 semaines contre la construction de la rampe vigie Gonin et la destruction de la forêt du Flon, ne nous ait jamais adressé la parole.

De même que nous regrettons ne pouvoir s’exprimer dans la presse sur tous les points évoqués ci-dessus, d’évoquer le problème dans son ensemble, très important dans ce cas, car comme vous le voyez avec les 7 points ci-dessus, tout est lié ! Il ne s’agit pas de petits problèmes personnels de commerçants, il s’agit de l’avenir de tout un quartier !!!

Et de répéter tous en choeur : mous ne sommes pas contre le tram mais contre ce mauvais et unique projet présenté par la municipalité à la hâte pour pouvoir bénéficier de crédits fédéraux encore cette année.
Nous sommes pour une vision à long terme et ne voyons aucun intérêt à rendre la rue de Genève piétonne, contrairement à la rue des Côtes de Montbenon, dernière chance de rendre le Flon plus convivial qui serait anéantie par la destruction de la Forêt du Flon et la construction de la maison du livre.

Merci pour votre lecture, merci pour votre soutien 🙂

A bientôt pour la suite de la série consacrée à l’histoire du Flon 🙂

Guillaume Morand,
président association My Flon, association des acteurs économiques et sociaux du Flon.

24 Heures Les commerçants du Flon s’opposent au tram

 

ImageVoilà une photo de près de ce fameux charriot transbordeur de wagons si particulier et si caractéristique de la plateforme du Flon dans son époque d’entreposage de marchandises, époque qui dura près d’un siècle tout de même !

On voit du reste sur la photo la vétusté et la particularité de l’engin, avec ses deux roues centrales à crémaillère et ses deux bidons à l’arrière, relié au réseau électrique avec ces empiècements métalliques rouges, et son spot monté sur tiges métalliques : superbe image, du bel ouvrage, un véhicule ferroviaire d’un autre temps.
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ImageCes deux décennies furent cruciales pour la famille Mercier et la plateforme du Flon.
Deux événements majeurs pour la famille Mercier y furent associés.
Le premier la cession du lac de Bret par la famille Mercier à la ville de Lausanne. Nous avons déjà abordé cet épisode cocasse : alors que le lac de Bret alimentait toutes les communes en eau potable autour de Lausanne jusqu’à Morges, la ville de Lausanne avait refusé d’englober l’eau du lac de Bret, une vieille querelle datant de 1874…
Dans les faits, l’eau était parfaitement consommable mais souffrait d’un petit manque d’oxygène.
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On peut dire que dans ces années, la plateforme du Flon avec tous ses entrepôts tourne à plein régime.

Le plan de quartier de la surface est orthogonal, il suit en fait toujours le même principe : la voix du chariot avec ses deux rails que l’on distingue sur la photo, où les wagons, arrivant de la gare par la ligne Lausanne Ouchy, sont tractés par un transbordeur amenant les wagons à hauteur de chaque immeuble pour bifurquer sur chaque dépôt, prêt à être vidé de sa marchandise, donnant à tout le quartier son look perpendiculaire.

C’est donc bien ce système de transbordeur et de wagons qui a donné la forme architecturale de la surface du Flon, des immeubles carrés ou rectangulaires, séparés par des voies un peu plus larges que les wagons.

Cet aspect orthogonal a été heureusement préservé par le plan de quartier des années 90, début du renouveau du Flon. Tous les immeubles construits depuis ont respecté les gabarits de l’époque, et surtout ont respecté le plan orthogonal de la surface du flon, avec des rues et des immeubles perpendiculaires, grâce notamment au travail de Urs Zuppinger au sein de son association pour préserver le Flon.

En tout cas,on comprend mieux le surnom de « little Chicago » donné au Flon à l’époque en voyant cette photo.

577225_421008531351809_127178095_nComme vous le savez, un nouveau plan de quartier a été déposé par la municipalité en juillert 2013, le plan de quartier de la maison du livre. Ce plan de quartier aurait pour effet catastrophique de raser la forêt que l’on voit sur la photo et qui est toujours intacte.
Mais pour revenir à l’aspect urbanistique, ce nouveau plan de quartier et la construction de la maison du livre sous la rampe Vigie Gonin irait complètement à l’opposé des constructions carrées et rectangulaires de la surface du Flon.
En effet, il s’agirait d’un bâtiment-pont de 180 mètres de long (!!!) et de 11 mètres de haut, un immeuble gigantesque immensément long, qui, en plus de faire disparaître le poumon du Flon, sa forêt, changerait l’aspect historique et préservé du plan orthogonal de la surface du Flon.

Sinon, sur la photo, on distingue en bas à droite les deux immeubles appelés magasins du LO, construits en dur vers 1890 avec leurs 3 niveaux de sous sols, bâtiments protégés, et juste après, le bâtiment du Mad, longtemps occupé par Debrunner.
Et évidemment, à gauche le palais de Justice de Montbenon qui lui avait été construit en 1886 par Benjamin Recordon.

Merci pour votre lecture.
Suite ces prochains jours sur les gros changements des années 50-60 pour la plateforme du Flon.

My Flon

Nous sommes en 1931 (photo), la famille Mercier est toujours aussi puissante à Lausanne.
Malheureusement, le fils aîné de Jean Jacques Mercier IV, promis à reprendre les rennes des affaires familiales, décède tragiquement suite à une chute de cheval au service militaire.
Moins de documentation sur q998918_420107761441886_868033547_nui réellement a mené les affaires familiales par la suite. Il semble que l’entreprise ait été dirigée par les filles de Jean-Jacques Mercier IV et de leurs conjoints respectifs.

Ils continuèrent en tout cas de construire sur la plateforme du Flon de très beaux bâtiments venant remplacer les premières constructions en bois destinées à être détruites, une fois les remblais bien tassés par le temps.

On assiste donc à une construction en damiers de la surface du Flon, que les anciens du reste avaient surnommé « le Little Chicago » en référence à ce style de construction de dépôts en damier dans la célèbre ville américaine.

On voit au premier plan la construction par la famille Mercier du grand immeuble de l’imprimerie centrale, qui imprimait tous les journaux de Lausanne.
Le style de l’immeuble sied parfaitement avec les immeubles de l’Entrepôt fédéral et les immeubles des magasins du LO, trois immeubles construits plus de 30 ans auparavant par la famille Mercier et qui existent toujours, protégés, témoignages du passé de Lausanne.
Ce sont du reste actuellement toujours les plus beaux immeubles de la plateforme du Flon, d’un style et d’une classe indémodables, contrairement aux nouvelles construction, bardées de métal et de verre dans leur socle en béton…
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1016960_417297161722946_1457515418_nVoici une photo datant des années 20, comme celle d’hier, sous un autre angle, un zoom sur cette partie ouest du Flon, bien avant la construction de la caserne des Pompiers à la route de la Vigie, photo prise depuis le pont Chauderon.

Cette photo est intéressante, on y distingue très nettement sur la gauche de la photo, la voie du Chariot, avec ses 2 rails qui s’étendaient depuis la Gare du Flon jusqu’à cette extrémité ouest de la surface du Flon.

Les wagons provenant eux mêmes de la Gare de Lausanne en remontant la ligne du Lausanne Ouchy.

Les wagons étaient tirés par un transbordeur qui permettait à chaque wagon de circuler sur la voie du Chariot, puis de bifurquer à droite ou à gauche sur tel ou tel entrepôt au niveau des quais aménagés le long de chaque immeuble.

Raison pour laquelle de nombreuses entrées de commerces sont toujours à un niveau de 1 mètre 20 environ, hauteur des wagons pour décharger.

Cette voie du Chariot est toujours actuellement l’allée principale et centrale de la surface du Flon et s’appelle du reste La Voie du Chariot.

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